Fantasme
masochiste, expression d’une forme de doute maladif, négation de
la propriété de tout accomplissement personnel (...), sont autant
de manifestations de ce mal pernicieux qu’est le syndrome de
l’imposteur. Je lisais récemment qu’entre 60 à 70 % des
personnes douteraient, à un moment ou à un autre de leur vie, de la
réalité ou de la légitimité de leurs succès.
En ce qui me concerne, il me semble avoir composé avec cette condition particulière depuis la tendre enfance. En dépit des commentaires positifs et des accolades de mes professeurs, patrons et collègues, j’ai toujours été convaincue que mes succès académiques et professionnels étaient le résultat de la chance mais jamais au grand jamais d’un talent ou d’une qualité. Et lorsque dans un moment de lucidité passagère j’arrivais à me convaincre que « j’avais été bonne », je devenais immédiatement en proie à une attaque anxiogène monstre. « Merde, ils vont se rendre compte que ce n’était que de la frime ! ». « J’ai créé des attentes et je ne serai jamais capable de reproduire ça à nouveau ! ». De la belle grosse fuite à l’état pur, une maladie chronique m’ayant certainement empêché de développer pleinement mon potentiel. Le fait d’avoir réussi à fonctionner sur le marché du travail pendant plus de dix ans relève donc du miracle !
Mais
la vie de fugitive, à la longue, ça épuise et puis la combinaison
du rôle de maman parfaite à celui de professionnelle
plus-que-parfaite a fini par faire exploser la marmite. D’un état
de paralysie occasionnelle, je suis passée en mode quadraplégique
avant de me transformer définitivement en lavette.
Après
en avoir discuté et rediscuté avec mes confidents (il faut savoir
que les imposteurs adorent s’analyser, cela les confirme dans leur
inaction), j’ai contre toutes attentes décidé de renverser la
vapeur. J’ai bien sûr « choqué » des dizaines de fois avant
même de contempler l’idée de m’adonner à l’écriture
automatique ! Puis, lentement, péniblement, je me suis appliquée à
débâtir une par une les excuses bidons du style « pas une autre maman blogueuse », « personne ne va me lire »,
« qu’est-ce que
les autres vont penser », pour juste FAIRE. So I’m taking it away!
En espérant que vous me lirez, que vous commenterez et que même si
vous trouvez ça nul, je m’en foutrai... un peu !
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