lundi 31 octobre 2011

À propos de l'Imposteure





Catherine Masson : doyenne de l'imposture. Insécure finie affligée d’une anxiété chronique, je passe des heures devant la glace à pratiquer mon sport préféré : la correction négative. Conseillère (vraiment ?) en communications jusqu'à ce que la maternité me tombe dessus (deux fois plutôt qu'une), je me suis finalement écroulée sous le poids d'incommensurables standards de perfection, établis par nulle autre que moi ! En pause professionnelle depuis le printemps 2011, j’ai décidé de me lancer dans l'inimaginable, l'inatteignable pour une personne comme moi : la rédaction d'un blogue. Tantôt allongée sur le divan de ma Psy tantôt à travers des billets humoristiques, je tenterai de m'expliquer cette seconde nature, à la fois toxine paralysante et pièce maîtresse de mon identité.







Symptômes et diagnostic

Fantasme masochiste, expression d’une forme de doute maladif, négation de la propriété de tout accomplissement personnel (...), sont autant de manifestations de ce mal pernicieux qu’est le syndrome de l’imposteur. Je lisais récemment qu’entre 60 à 70 % des personnes douteraient, à un moment ou à un autre de leur vie, de la réalité ou de la légitimité de leurs succès.

En ce qui me concerne, il me semble avoir composé avec cette condition particulière depuis la tendre enfance. En dépit des commentaires positifs et des accolades de mes professeurs, patrons et collègues, j’ai toujours été convaincue que mes succès académiques et professionnels étaient le résultat de la chance mais jamais au grand jamais d’un talent ou d’une qualité. Et lorsque dans un moment de lucidité passagère j’arrivais à me convaincre que « j’avais été bonne », je devenais immédiatement en proie à une attaque anxiogène monstre. « Merde, ils vont se rendre compte que ce n’était que de la frime ! ». « J’ai créé des attentes et je ne serai jamais capable de reproduire ça à nouveau ! ». De la belle grosse fuite à l’état pur, une maladie chronique m’ayant certainement empêché de développer pleinement mon potentiel. Le fait d’avoir réussi à fonctionner sur le marché du travail pendant plus de dix ans relève donc du miracle !

Mais la vie de fugitive, à la longue, ça épuise et puis la combinaison du rôle de maman parfaite à celui de professionnelle plus-que-parfaite a fini par faire exploser la marmite. D’un état de paralysie occasionnelle, je suis passée en mode quadraplégique avant de me transformer définitivement en lavette.

Après en avoir discuté et rediscuté avec mes confidents (il faut savoir que les imposteurs adorent s’analyser, cela les confirme dans leur inaction), j’ai contre toutes attentes décidé de renverser la vapeur. J’ai bien sûr « choqué » des dizaines de fois avant même de contempler l’idée de m’adonner à l’écriture automatique ! Puis, lentement, péniblement, je me suis appliquée à débâtir une par une les excuses bidons du style « pas une autre maman blogueuse », « personne ne va me lire », 
« qu’est-ce que les autres vont penser », pour juste FAIRE. So I’m taking it away! En espérant que vous me lirez, que vous commenterez et que même si vous trouvez ça nul, je m’en foutrai... un peu !